Certaines émotions peuvent ressembler à des petits tsunamis intérieurs.
Malgré cela, il est possible de les gérer avec intelligence, chez soi et au travail.
Aujourd’hui, quand j’accompagne les clients, j’entends souvent:
“Je me sens stressé car le climat actuel est un climat d’incertitude et d’insécurité”
“Je me sens frustrée… Et je me pose des questions sur le sens de la vie”
“Je me sens angoissée car je dois assurer la sécurité des travailleurs…”
“Je suis saturé. Je me pose beaucoup de questions sur la manière avec laquelle on va gérer les équipes”.
Il vous arrive de passer, en une seule journée, par des pics d’émotions diverses.
Un jour, vous êtes sur un petit nuage parce que vous avez pu réaliser une tâche de manière optimale ou atteindre votre objectif, et puis, une heure après, tout s’effondre.
Votre plaisir est brutalement gâché par un sentiment de profonde tristesse ou d’insatisfaction en apprenant que la situation évolue peu favorablement et qu’elle impacte sur le bien-être de vos collègues ou collaborateurs, par exemple.
Selon les jours, ces changements émotionnels sont plus ou moins faciles à gérer, ou pas…
Le monde du travail est ainsi fait qu’on demande aux salariés de refréner toute manifestation émotionnelle alors que, paradoxalement, il est le lieu de tous les affects.
Savoir « prendre la main » sur ses émotions au travail et dans le privé devient une nécessité… alors que ce n’est pas toujours évident.
Le but est d’éviter une réaction en chaîne qui peut paraître disproportionnée au regard de la situation. Il ne s’agit pas de refouler ses émotions mais de mieux les canaliser.
Prenez le temps de vous écouter
Apprenez à vous écouter en choisissant de développer de l’auto-empathie pour l’humain que vous êtes.
Se poser dans un climat intérieur d’écoute est apaisant et permet d’envisager d’autres perspectives.
Apprendre à s’écouter est une clé majeure pour apprendre à s’ancrer, à retrouver son équilibre intérieur, et ainsi développer des compétences émotionnelles, telles que l’intuition, la créativité, la flexibilité, l’empathie, et le leadership.
Identifiez vos émotions avec les mots justes
Quand une émotion pointe le bout de son nez, il est important de s’autoriser à l’accueillir ; à la ressentir et à identifier ce qu’elle nous renseigne : la peur exprime une menace ; la tristesse, un manque ou une perte ; la honte montre un manque d’estime de soi, que la relation est maltraitante; la colère souligne que vos valeurs ont été transgressées, bafouées….
Toutes les émotions désagréables mettent en avant un besoin ou un désir non satisfait.
C’est quand vous écoutez vos émotions et que vous entendez ce qu’elles disent de vous et de vos besoins que vous aurez la capacité de mettre en œuvre des actions “intelligentes, cohérentes et justes” pour les nourrir.
Explorer ses propres émotions, c’est identifier ses besoins.
On n’y arrive pas du premier coup. C’est une question d’entraînement
Quelques conseils pratiques pour s’écouter
- Se connecter à son corps:
Prendre conscience que quelque chose se passe dans son corps (tremblements, boule au ventre, palpitations, …). S’arrêter. S’isoler. Fermer les yeux pour entrer en contact avec son corps. Vous devenez l’observateur de toutes vos sensations. Vous laissez faire sans interférer. Il n’est pas rare que dans ce cas, l’émotion désagréable vous quitte. - Dire STOP (feu rouge):
Faire le « Petit pas de côté » pour mettre à distance l’émotion ressentie et empêcher celle-ci de vous laisser submerger. Et ce petit pas de côté vous permettra de reconnaître plus justement le message qui se cache derrière votre émotion.
La conscience émotionnelle de soi permet d’agir et de développer ses compétences créatrices de résolution de problèmes.
Quelques tips pour prendre soin de vos émotions dans les relations
Faire une « pause » et dire à votre interlocuteur qu’il vous faut un temps de réflexion et que vous reviendrez vers lui le lendemain pour lui en parler. Lorsqu’il y a surcharge émotionnelle (trop de colère, de peur, …), il est préférable, voire conseillé, de prendre un moment avec vous. Il s’agit ici de prendre du recul sur la situation et de l’examiner avec plus de discernement et ainsi ajuster votre façon d’être (STOP – cfr ci-dessus)
Verbaliser votre besoin/désir identifié et clarifié, après cette pause avec vous-même.
L’idéal est un tête-à-tête pour exprimer ce que la discussion ou la situation a provoqué chez vous (gêne, tristesse, colère, incompréhension…). L’intention est d’amener aussi l’autre à exposer ses besoins par des questionnements du type :
« Qu’est-ce que tu as voulu me dire par là ? ».
La finalité est d’établir un échange constructif basé sur des faits et non sur des accusations qui, au final, amèneraient l’entretien à tourner au règlement de compte.
Ici, c’est mettre votre énergie sur votre besoin plutôt que sur votre crainte ou émotion désagréable.
Passer un contrat avec votre interlocuteur :
Pour favoriser la verbalisation des émotions qui induit la pose d’actions productrices et créatrices, un moment “Météo Interne” est intéressant.
Il s’agit ici d’interroger l’autre sur son état cognitif et son dialogue intérieur (“Qu’est-ce que tu te dis ?”), sur son état émotionnel (“Qu’est-ce que tu ressens ?”) et sur son état comportemental (“Comment as-tu envie de vivre cette journée/ce moment/cette réunion, … ?”.
Cette météo interne peut se faire à chaque début de journée par exemple.
Bon travail, chers coachs
Christa Jongen